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CRACHER DANS LA SOUPE

29 septembre 2013

PETITION

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29 septembre 2013

LA FABLE DU ZERO SUBVENTIONS

2 – LA FABLE DU ZERO SUBVENTION



Il est de coutume, au sein d'Emmaüs – enfin, dans son discours officiel – de clamer haut et fort l'indépendence économique et financière des communautés ; faisant croire à qui ne connaît pas les coulisses que ces communautés ne vivent que de l'argent gagné par le travail des compagnons.



Oui, mais çà, c'était avant... En tout cas avant 2011, et plus précisément février 2011.



Je m'explique. A cette époque, j'avais lancé un premier blog à propos d'Emmaüs sur wordpress, et je soulevais déjà cette épineuse question-qui-fâche-et-qui-reste-tabou-parce-que-tout-dire-ferait-désordre (vincentbinder.wordpress.com/2011/09/19/chapitre-1-le-desaveu).



En février 2011, paraissait la revue " Solidaires pour la justice ", édité par Emmaüs France, sous le numéro 62. En guise d'édito, un certain Paul Hartmann, alors élu au Conseil d'Administration d'Emmaüs France en charge des questions économiques, faisait le constat suivant (je ne fais que citer) :



" … Ainsi ont émergé, ici et là, de nombreuses initiatives enchâssées dans la valeur travail permettant le développement de l’accueil et garantissant en actes et en mots la parole libre, pour dénoncer les causes de la misère. Ce travail est une réalité bien ancrée dans notre histoire.



Mais ce modèle sexagénaire semble aujourd’hui perturbé. De par la diversification de ses activités historiques, de plus en plus d’argent ne provient plus du travail de ses acteurs et l’activité ne produit plus de ressources suffisantes pour assumer l’autosuffisance dont nous nous réclamons. Aussi, pour nombre de groupes, la démonstration que le travail est un puissant moyen de structuration, de socialisation et de reconnaissance pour chacun, et ce refus de l’assistanat sont fortement ébranlés. …"



Donc, le chargé des questions économiques d'Emmaüs France démonte en quelques lignes seulement que le discours officiel, pour rester poli, reste bien loin des réalités économiques du Mouvement.



A celà, ajoutons les subventions pour la rénovation des logements des compagnons, des pseudo résidences sociales dont se targuent certaines communautés, les APL perçues par des communautés peu scrupuleuses pour des chambres qui sont bien loin d'être aux normes légales, les aides et subventions du département, de la région pour l'achat d'un broyeur ou d'une chaudière, les crédits d'impôts, les legs, héritages financiers et immobiliers...



Jusqu'à l'alimentation qui est en quelque sorte facturée aux compagnons et qui, bien souvent, provient des banques alimentaires et qui, pour prendre les exemples de Rédéné et de Rennes s'avère en plus avariée.



Et ne parlons pas du fait que la plupart des travaux subventionnés (amélioration de l'habitat, par exemple) est réalisée par les compagnons eux-mêmes, parfois sans formation ni expérience, et ben souvent dans des conditions proches de l'hiver 54, et là encore vous comprendrez qu'on se demande de qui on se moque (et là encore, je reste poli).

Pour conclure, je vous parlerais de Fontenay-le-Comte et son responsable d'alors, où pendant un temps, les compagnons devaient travailler le soir après le repas pour aller en ville ramasser les cartons jetés par les commerçants parce que les employés municipaux ne voulaient plus le faire, cartons que l'on devait le soir même amener à la déchetterie parce que les camions devaient être prêts à partir le lendemain matin ; et ce pour quelque chose comme 10.000 € alors que dans le même temps, les compagnons ne gagnaient qu'une augmentation de 1,25 € par semaine et ce après 2 ans de gel des pécules ! Il va de soit que ces soirées étaient récupérables, c'est à dire qu'il fallait se batailler une quinzaine de jours pour poser une demi-journée à moins d'être copain comme cochon avec Olivier Bl... le responsable.

Je pourrais m'étendre d'avantage, mais n'ayant que peu d'informations sur les subventions touchées-mais-officiellement-pas-touchées-parce-que-nous-vivons-de-notre-travail, je ne peux prolonger le débat davantage pour le moment.



29 septembre 2013

QUELQUES CHIFFRES

I – QUELQUES CHIFFRES



(Soure : www.emmaus-france.org)



Au 31 décembre 2009, Emmaüs France se présente ainsi :



15.603 personnes, dont 3.859 compagnons, 4.365 salariés, 7.109 bénévoles (sic), 224.500 tonnes de marchandises collectées et 380.000.000 d'euros de ressources.



En ce qui me concerne, je ne m'intéresserais qu'aux deux branches que j'ai personnellement connu, à savoir la branche communautaire et la branche économie solidaire et insertion.

 

La première, la branche communautaire concerne les communautés d'Emmaüs, sujet central de ce document. Toujours au 31 décembre 2009, sont déclarés pour cette branche, 116 communautés, 3.750 compagnons, 960 salariés, 3.200 amis(bénévoles), 102.4 millions d'euros de ressources, 118.000 tonnes de marchandises collectées et 4.7 millions d'euros de solidarités financières.

La seconde, ou branche économie solidaire et insertion, à la même date, revendique 2.818 bénévoles, 2.966 salariés dont 1.743 en insertion (soit plus de la moitié), 103.5 millions d'euros de ressources, 107.000 tonnes de marchandises collectées, et 1.32millions d'euros de solidarités financières.



Ceci étant posé, je voudrais apporter un premier témoignage et soulever un premier détail. Concernant la branche communautaire, je suis surpris du nombre si faible de bénévoles déclarés par Le Siège puisque, de par mon expérience, je peux affirmer que l'ancienne communauté de Vannes (du temps où elle était basée à Séné) comprenait 70 bénévoles pour seulement 12 compagnons, soit un ratio de 5,83 bénévoles pour 1 compagnon et que la communauté de Rennes-Hédé comprenait elle plus de 150 bénévoles et amis pour à peu près 45-50 compagnons, soit un ratio proche de 3 pour 1. De ce fait, il semble assez étrange que Le Siège annonce moins de bénévoles que de compagnons au niveau national, surtout si l'on prend en considération les comités d'amis dont il n'est pas fait mention dans leur données mises à disposition.

Le deuxième point que je voudrais soulever est le fait qu'il n'est pas fait mention ici des subventions diverses et variées versées à Emmaüs. En effet, et je développerais ce point plus tard, Emmaüs se targue encore aujourd'hui de ne vivre que du fruit du travail des compagnons, or, selon le Huffington Post, dans un article du 25 Février 21013, pour la seule année 2011, la seule ville de Paris aurait versé 1.188 millions d'euros à Emmaüs contre seulement 1 million à l'Institut du Cerveau Moelle Épinière ! (source : http://www.huffingtonpost.fr/2013/02/25/paris-nkm-reclame-la-transparence-subventions-deja-le-cas_n_2757257.html )



A ce stade, il est assez facile de voir que le discours ne fait pas forcément la méthode. Et il en est de même pour la branche insertion.



Là, je ne prendrais qu'un seul exemple et soulèverais une interrogation.

Il y a quelques années de cela, je suis arrivé comme compagnon d'Emmaüs à la communauté de Le Pin, dans les Deux-Sèvres. Et là, premier constat : ce n'est as une communauté à proprement parler, puisque in situ, se trouve l'entreprise d'insertion Les Ateliers du Bocage dont -comme par hasard – le siège social est déclaré basé à des kilomètres de là. Je vous épargnerais aussi le fait que le Code Ape de cette entreprise d'insertion, à cette époque, était celui d'un C.A.T. Donc, par voie de conséquences, il y a aux Ateliers du Bocage, des salariés en CDI (à part l'encadrement, de moins en moins, je pense), des salariées en insertion (sic) et des compagnons. Les compagnons font le même travail que les salariés, ont les mêmes obligations de rendement que les salariés, ont les mêmes horaires, ont les mêmes conditions de (non) sécurité... Mais n'ont que des droits de compagnons, à savoir travailler sans se poser de question, ni contester... Au bout de trois mois de présence, un compagnon pouvait demander à passer salarié, et là encore, selon que vous êtes français ou sans-papier, vous serez salarié en CDI avec possibilité de loger sur place pendant 6 mois pour obtenir vos papiers ou devoir prendre un logement extérieur, perdant votre statut de compagnon pour celui de RMIste, et travailler pendant trois mois sans aucun statut ni salaire ni pécule en espérant qu'on daigne enfin vous signer votre contrat d'insertion. Contrat subventionné pour deux ans, mais non reconduit au terme de la première année.

Je vous parler de ce fait car c'est exactement ce que j'ai personnellement vécu. Et on peut féliciter la direction très au courant des lois puisqu'ils ont réussi à trouver La faille dans laquelle ils n'ont pas hésité à s'engouffrer. Pour seule réponse, que j'ai obtenu quelques années plus tard en me rendant directement au siège d'Emmaüs France, il m'a été répondu (presque la larme à l’œil) que je pouvais m'asseoir sur cet argent perdu.



Voilà donc quelques chiffres et quelques constats. Je reviendrais très vite aborder les conditions de vie et de travail, la loi du silence, la politique du mouton et du sac, l'accueil prétendument inconditionnel, le nouveau statut des communautés qui légalise la perte des droits des compagnons.



Vous pensiez connaître Emmaüs ? Alors, bonne lecture à tous.

29 septembre 2013

INTRODUCTION

INTRODUCTION

Lyon, Orange, Montpellier, Bourges, Nevers, Toulouse, Pau, Fontenay-le-Comte, Montauban, Bordeaux, Vannes, Nantes, Le Pin, Rennes, Quimperlé, Le Mans... Un véritable tour de France, et un peu plus de dix ans de ma vie consacrés à cette nébuleuse qu'est Emmaüs.

Un peu plus de 10 ans de ma vie à croire que je servais de nobles causes, à toujours croire aux mêmes valeurs qui m'ont fait intégrer ce milieu que d'autres que moi qualifient de sectaire.

Un peu plus de 10 ans de brimades, de règles imposées mais constamment violées ou contournées par ceux-là même qui nous les inculquaient selon le précepte du Fais ce que je te dis mais ne fait pas ce que je fais.

10 ans de responsables, de présidents d'associations, de bénévoles sans aucun scrupule pour qui charité bien ordonnée commence par soi-même.

10 ans de ma vie durant lesquels, malgré moi, j'ai été acteur de cette propagande que tout le monde connaît, de cette désinformation qui persiste à faire croire que Emmaüs est encore plus beau et parfait que le monde des bisounours.

10 ans de ma vie où j'ai vu que tous nos droits élémentaires ont fondu comme neige au soleil, où j'ai vu des compagnons virés la veille de Noël et dormir dans des champs à quelques mètres d'une communauté, où j'ai vu des responsables aller (officiellement) amener des antiquités à l'expertise le dimanche et sans jamais les ramener au magasin, où j'ai vu des bénévoles venir à la communauté uniquement pour charger le coffre de la voiture de marchandise, quand ce n'était pas de packs de laits destinés aux compagnons, où j'ai vu un responsable coller un compagnon contre le mur simplement parce qu'il demandait à emprunter un véhicule de la communauté, où j'ai failli perdre l'usage de mes jambes parce qu'un adjoint dans l'incapacité médicale de conduire m'avait fait chuter de plus de 3 mètres de haut (suite à quoi le responsable avait juste proposé, contre l'avis des compagnons, qu'on me ramène dans ma chambre quitte à m'amener chez le médecin le lendemain si j'avais encore mal)....

10 ans et un constat : J'ai gaspillé énergie, conviction, santé, temps dans un système qui n'a même pas la décence de reconnaître le travail fourni par les compagnons.

Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir définitivement quitté ce système – même si mon départ a été un peu forcé – et, surtout, d'avoir la liberté de parler, de raconter, d'expliquer et, je tiens à le préciser, à apporter le maximum de documentation chaque fois que cela me sera possible (vive internet).

J'ai choisi de ne pas vendre ce document, je pourrais essayer de gagner quelques euros, mais il serait injuste de ma part et contre ma philosophie de me faire de l'argent sur le dos de celles et ceux qui subissent encore ce système opaque ; et puis aussi par stratégie car, grâce à internet, la gratuité pourra (je l'espères) me permettre une diffusion à plus grande échelle.

Parce que le but de cet ouvrage n'est pas de connaître mon heure de gloire, mais d’essayer d'éveiller les consciences et, surtout, de témoigner pour celles et ceux dont la parole ou la simple libre pensée est sujette à caution et bien trop souvent motif de renvoi.

A vous qui lirez ces pages, je vous le demande, parlez-en autour de vous, distribuez-le au plus grand nombre, et demandez à votre tour d'en parler et de distribuer... Encore et encore.




A Le Mans, le Jeudi 26 Septembre 2013

29 septembre 2013

CRACHER DANS LA SOUPE...

J'ai choisi ce titre provocateur, parce que je sais que certains m'en feront le reproche.

Je suis ancien compagnon d'Emmaüs et actuel RSAiste, j'ai servi cette cause que je croyais juste et honorable et qui semblait correspondre aux valeurs auxquelles j'ai toujours cru ; mais au-delà des discours officiels, des vitrines, de la propagande régulièrement vendue aux non-inités, il existe une réalité bien plus terre à terre, bien plus sale, bien plus sombre, bien plus sectaire et illégale que l'on garde sous silence.

Cracher dans la soupe, c'est aussi le titre de l'ouvrage que je suis en train d'écrire et qui est déjà disponible sur inlibroveritas, au travers duquel je dénonce au travers de mes 10 années passées dans ce mouvement.

Les articles qui vont suivre, à l'exception de " Pétition ", sont en fait chaque article de ce document en cours d'écriture et que j'ai volontairement choisi de laisser gratuit.

 

Vos commentaires, positifs ou négatifs, même les plus insultants, sont les bienvenus. Mais les insultes ne font jamais avancer les choses et ne me donnent pas envie de me rabaisser à y répondre. J'assume mes mots, j'assume mes actes et ce combat qui n'est pas le mien, mais celui de plus de 4000 personnes exploitées.

A tous les responsables de communauté qui me liraient, à tous les cadres et autres avocats d'Emmaüs France qui traîneraient par là, vous pouvez me faire tous les procès que vous voulez, je vous mets au défi de prouver que j'ai tort.

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