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CRACHER DANS LA SOUPE
29 septembre 2013

QUELQUES CHIFFRES

I – QUELQUES CHIFFRES



(Soure : www.emmaus-france.org)



Au 31 décembre 2009, Emmaüs France se présente ainsi :



15.603 personnes, dont 3.859 compagnons, 4.365 salariés, 7.109 bénévoles (sic), 224.500 tonnes de marchandises collectées et 380.000.000 d'euros de ressources.



En ce qui me concerne, je ne m'intéresserais qu'aux deux branches que j'ai personnellement connu, à savoir la branche communautaire et la branche économie solidaire et insertion.

 

La première, la branche communautaire concerne les communautés d'Emmaüs, sujet central de ce document. Toujours au 31 décembre 2009, sont déclarés pour cette branche, 116 communautés, 3.750 compagnons, 960 salariés, 3.200 amis(bénévoles), 102.4 millions d'euros de ressources, 118.000 tonnes de marchandises collectées et 4.7 millions d'euros de solidarités financières.

La seconde, ou branche économie solidaire et insertion, à la même date, revendique 2.818 bénévoles, 2.966 salariés dont 1.743 en insertion (soit plus de la moitié), 103.5 millions d'euros de ressources, 107.000 tonnes de marchandises collectées, et 1.32millions d'euros de solidarités financières.



Ceci étant posé, je voudrais apporter un premier témoignage et soulever un premier détail. Concernant la branche communautaire, je suis surpris du nombre si faible de bénévoles déclarés par Le Siège puisque, de par mon expérience, je peux affirmer que l'ancienne communauté de Vannes (du temps où elle était basée à Séné) comprenait 70 bénévoles pour seulement 12 compagnons, soit un ratio de 5,83 bénévoles pour 1 compagnon et que la communauté de Rennes-Hédé comprenait elle plus de 150 bénévoles et amis pour à peu près 45-50 compagnons, soit un ratio proche de 3 pour 1. De ce fait, il semble assez étrange que Le Siège annonce moins de bénévoles que de compagnons au niveau national, surtout si l'on prend en considération les comités d'amis dont il n'est pas fait mention dans leur données mises à disposition.

Le deuxième point que je voudrais soulever est le fait qu'il n'est pas fait mention ici des subventions diverses et variées versées à Emmaüs. En effet, et je développerais ce point plus tard, Emmaüs se targue encore aujourd'hui de ne vivre que du fruit du travail des compagnons, or, selon le Huffington Post, dans un article du 25 Février 21013, pour la seule année 2011, la seule ville de Paris aurait versé 1.188 millions d'euros à Emmaüs contre seulement 1 million à l'Institut du Cerveau Moelle Épinière ! (source : http://www.huffingtonpost.fr/2013/02/25/paris-nkm-reclame-la-transparence-subventions-deja-le-cas_n_2757257.html )



A ce stade, il est assez facile de voir que le discours ne fait pas forcément la méthode. Et il en est de même pour la branche insertion.



Là, je ne prendrais qu'un seul exemple et soulèverais une interrogation.

Il y a quelques années de cela, je suis arrivé comme compagnon d'Emmaüs à la communauté de Le Pin, dans les Deux-Sèvres. Et là, premier constat : ce n'est as une communauté à proprement parler, puisque in situ, se trouve l'entreprise d'insertion Les Ateliers du Bocage dont -comme par hasard – le siège social est déclaré basé à des kilomètres de là. Je vous épargnerais aussi le fait que le Code Ape de cette entreprise d'insertion, à cette époque, était celui d'un C.A.T. Donc, par voie de conséquences, il y a aux Ateliers du Bocage, des salariés en CDI (à part l'encadrement, de moins en moins, je pense), des salariées en insertion (sic) et des compagnons. Les compagnons font le même travail que les salariés, ont les mêmes obligations de rendement que les salariés, ont les mêmes horaires, ont les mêmes conditions de (non) sécurité... Mais n'ont que des droits de compagnons, à savoir travailler sans se poser de question, ni contester... Au bout de trois mois de présence, un compagnon pouvait demander à passer salarié, et là encore, selon que vous êtes français ou sans-papier, vous serez salarié en CDI avec possibilité de loger sur place pendant 6 mois pour obtenir vos papiers ou devoir prendre un logement extérieur, perdant votre statut de compagnon pour celui de RMIste, et travailler pendant trois mois sans aucun statut ni salaire ni pécule en espérant qu'on daigne enfin vous signer votre contrat d'insertion. Contrat subventionné pour deux ans, mais non reconduit au terme de la première année.

Je vous parler de ce fait car c'est exactement ce que j'ai personnellement vécu. Et on peut féliciter la direction très au courant des lois puisqu'ils ont réussi à trouver La faille dans laquelle ils n'ont pas hésité à s'engouffrer. Pour seule réponse, que j'ai obtenu quelques années plus tard en me rendant directement au siège d'Emmaüs France, il m'a été répondu (presque la larme à l’œil) que je pouvais m'asseoir sur cet argent perdu.



Voilà donc quelques chiffres et quelques constats. Je reviendrais très vite aborder les conditions de vie et de travail, la loi du silence, la politique du mouton et du sac, l'accueil prétendument inconditionnel, le nouveau statut des communautés qui légalise la perte des droits des compagnons.



Vous pensiez connaître Emmaüs ? Alors, bonne lecture à tous.

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